Simon Assoun, porte-parole de #Tsedek lors du débat #auposte «Etre juif et de gauche dans la France d'aujourd'hui» avec Arié Alimi
« Pour moi, il faut considérer le sionisme à partir de ce qui existe réellement. Et ce qui existe réellement aujourd'hui, ce sont des institutions, celles de l'État israélien. Ce sont des politiques qui ont pour fonction de renforcer ou de maintenir le régime israélien. Ce régime-là, ces institutions-là, sont basées sur la dépossession du peuple palestinien, l'accaparement de la terre de Palestine et l'effacement du peuple palestinien. Et aujourd'hui, le visage que nous offre à voir, que nous donne à voir la société israélienne qui est hégémonisée par la droite et par l'extrême droite, n'est que le visage peut-être le plus direct, le plus sans maquillage de ce fond-là qui fait consensus en Israël, bien au-delà de la droite et de l'extrême droite. C'est-à-dire que si on analyse les positions du centre ou de la gauche qui ont été portées, qui ont été les figures de proue du mouvement des manifestations en Israël, il y a quand même un consensus sur le rapport à la question de Palestine, sur le rapport à la nature de l'État israélien et des souverainetés. Il y a beaucoup de gens qui pensent que le sionisme s'est arrêté en 1948, et que depuis 1948, la question d'être sioniste ou anti-sioniste n'a plus à se poser. Mais absolument pas. La question du sionisme aujourd'hui, c'est qu'est-ce qu'on dit de la politique de cet État, et ce n'est pas simplement la politique d'un gouvernement. C'est là où les mots sont importants. Je ne parle pas de la politique du gouvernement israélien, je parle de la politique de l'État israélien. C'est-à-dire qu'il y a quand même des constantes, quand on voit la succession des gouvernements à travers l'Histoire en Israël, qui a eu des couleurs politiques très différentes. Israël, c'est quand même un pays qui a été d'abord fondé par la gauche travailliste. C'est un pays qui, depuis les années 1990-2000, est plutôt géré par la droite. Aujourd'hui, il est directement géré par une extrême droite ou une droite extrême, ou les deux. Les couleurs politiques changent, le projet malheureusement reste le même, avec des différences stratégiques. La gauche ne pense pas qu'on peut protéger le projet sioniste, qui est celle d'établir un État juif en Palestine, de la même manière que l'extrême droite le conçoit.»
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