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    Radio Lallement ment

    17 Novembre 2019

    Radio Lallement ment.

     

    de notre envoyée spéciale
    Edith Garnier


     

    C’était la date anniversaire : un an que des gens anonymes se réunissent le samedi pour protester. Contre l’augmentation du prix du diesel, ricanent certains, jamais confrontés à ce problème. La manif étant autorisée par la Préfecture, partant de la place d’Italie, à deux pas de chez moi et mon mari y allant, c’était tentant. J’y vais, pour la première fois, par solidarité. Nous arrivons mon mari et moi vers 10 heures trente : le rassemblement a déjà commencé au centre de la place d’Italie. Des gens arrivent, de différents côtés, de tous âges, simples, des sourires, des regards, une ambiance chaleureuse. Déjà les deux voies du départ, parcours pourtant choisi par la Préfecture, sont bloquées par une double rangée de casques à visière. Ils commencent peu après à dégoupiller les lacrymo et, le bras en arrière à viser les gens qui bavardent, tranquilles. Ils suivent de l’œil la trajectoire, se déplacent de quelques pas pour éviter l’impact puis reprennent leur conversation.

     

    Un gars très sympa me demande si je suis équipée ? Non pas du tout. Il tire de son sac à dos un masque de papier et des doses de sérum physiologique qu’il me tend. Je m’étonne que ces fumées de lacrymo n’affectent pas—ou si peu—la bonne humeur générale : on voit que les manifestants présents sont rôdés. Une figure des G.J. comme on dit, vient d’être interviewé. Je l’accroche par la manche, je le congratule. Lui me remercie de ma présence : « Il y en a tant, surtout de votre âge, qui se fichent de ce qui arrive aux autres ». Il m’embrasse. Tout ça est spontané, chaleureux. Jérôme Rodrigues parle aussi un peu plus loin face caméra. Je salue l’exercice : difficile de raconter toujours la même chose en gardant sa spontanéité. En fille d’ophtalmologiste, j’observe aussi son œil artificiel : du bon boulot, bravo à l’équipe chirurgicale.

     

     

     

    Les jets de lacrymo pleuvent avec une belle régularité sur des gens immobiles. Une jeune femme, une habituée, s’interroge : « Mais pourquoi ils bloquent l’endroit d’où on va partir ? Un autre lui répond : « Bah, parce que c’est pas encore l’heure ; on a l’autorisation pour 14 heures ». Elle poursuit, têtue : « Non, ils barrent les voies autorisées (boulevard Auriol et de l’Hôpital) et pas les autres (Italie, Blanqui et Bobillot) : ça sent la nasse.

     

     

    Un J.G. signale des gars en noir cagoulés devant le Mac Do. J’essaie de voir mieux. Trois minutes plus tard, on entend le bruit d’une vitrine qui dévale, celle de la banque HSB, je ne sais quoi, bruit très vague parce que les lacrymo crépitent toujours. Désormais des gars en noir se déplacent, vaquent sans bruit avec rapidité, discrétion et efficacité, tranquillement, comme des gens qui font leur boulot. Ils mettent le feu à une poubelle, jettent sur la voie des barrières de chantier en ferraille. (Pourquoi n’ont-elles pas été enlevées par la Mairie ? Fait exprès ? ). J’aurai bien aimé demander au gars en noir qui s’agitait non loin de moi le but de son activité — il n’avait pas l’air d’improviser—, mais il était très concentré, pas vraiment du genre liant. Serait-ce, avec d’autres, un flic infiltré ? Je  n’ai pas tenté le coup.

     

    Comme il était déjà près de midi trente, que ça piquait un peu —froid plus lacrymo— et que le chemin risquait d’être long jusqu’à la Bastille, j’ai entraîné mon époux boire un bouillon chez nous. Les claquements des tirs de lacrimos continuaient bruyants. Il a voulu retourner au front. J’ai choisi de déclarer forfait mais au bout de dix minutes environ, je m’inquiète, je culpabilise et je sors. Devant chez moi, des jets de lacrymo l’un après l’autre et des jeunes gens qui s’enfuient vers le bout de la rue. Je croise un grand Nordique, ses yeux verts rougis et larmoyants. Il me dit avec un accès guttural : « ça s’appelle la dictature, madame. » Je lui demande : « Vous étiez à la manif ? » Il me répond : « Non, je suis un touriste » ? Bienvenue à Paris, vitrine de notre belle France des droadelom ! Je continue quand même jusqu’à la rue Bobillot : fermée, barrage. Un rondouillard casqué qui dégoupille ses lacrymo plus vite que Rambo m’ordonne de «dégager» donc de retourner sur mes pas . Ah non, lui dis-je, j’habite la rue derrière (vers où il tirait). Il aboie de nouveau, le regard mauvais: ces vielles peaux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas, une source potentielle d’emmerdes ! Je tourne les talons ; je prends ma rue, vide, il n’y a plus personne. À côté de moi, le sifflement de la bombe lacrymo qui passe avec sa fumée et va exploser un peu plus loin : le grassouillet n’a résisté au plaisir d’en balancer une !

     

    Arrivée chez moi, à l’image sur l’écran de mon ordi du Préfet de Police de Paris, qui annonce que « compte tenu des troubles », la manifestation est annulée. Le reportage se poursuit avec « la figure » qui m’embrassait tout -à- l’heure et qui brandit devant la camera l’autorisation de manifester en bonne et due forme avec cachet de la Préfecture.

     

    Monsieur Lallement, vous mentez. La décision d’annuler la manifestation, n’a pas été prise à cause des troubles mais bien avant. C’était programmé, prémédité. Vous aviez verrouillé dès le matin les voies d’accès à la Bastille — vous connaissiez bien le parcours pour l’avoir vous-même autorisé. Vos hommes ont commencé à canarder et à enfumer alors qu’il y avait encore peu monde sur la place, que tout était calme et joyeux. Vos sbires ont laissé passer les gars en noir, très reconnaissables, qui, si mes renseignements sont bons, sont fichés par vos services et donc faciles à intercepter. Aucun de vos « forces de l’Ordre » si mal nommées, n’a eu la curiosité d’interroger— ce que je n’avais osé faire au risque d’un coup en pleine poire — ces garçons discrets, très affairés, visiblement très « pro », sûrs quant à leurs intentions et… leur commanditaire. Un mauvais esprit avancerait que si ce n’est vous, monsieur le Préfet, c’est donc votre frère. En tous cas, bravo pour un scénario dont le point d’orgue serait votre décision « responsable » d’interdiction de la manifestation. Pas de chance pour vous le jour où l’un de vos sous-traitants, pris de remords, caftera, mais vous coulerez sans doute alors une retraite dorée, dans monde jeté dans le chaos grâce à des hommes d’Ordre qui vous ressemblent.

     

    Votre intervention a évoqué pour moi l’époque où une poignée de résistants tenait tête au pouvoir collabo, avec la complicité — ou la trouille— d’une bonne partie du pays comme aujourd’hui. Mais à la fin, ce sont les « fauteurs de troubles » qui ont fait l’Histoire. Après la paraphrase d’un mauvais goût assumé : « Télé Paris ment, les médias sont Lallement », je tire mon chapeau aux hommes (et femmes) qui, en dépit de vos mensonges, de vos gazages et autres gracieusetés ont le courage de continuer chaque semaine à battre le pavé.

     

     

    P.S. J’ai retrouvé mon mari indemne. Il n’est pas parfait mais j’y tiens.

     

    Edith Garnier

    Tag(s) : #Edith Garnier, #gilets jaunes, #enfumages

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  • Quartier Jaune - « Acte 53 : un anniversaire en enfer »

     

    17 npv. 2019 - Première en cours. Début il y a 12 minutes

     

     

    Quartier Jaune - « Acte 53 : un anniversaire en enfer »

    Ne manquez pas le premier reportage d'Adrien AdcaZz pour QG. Une immersion stupéfiante au coeur des événements de la place d'Italie ce samedi 16 novembre, lors de l'anniversaire des "1 an" des Gilets jaunes. Trois heures d'affrontements entre forces de l'ordre, manifestants et blacks blocks. Les plus intenses qu'ait connu le mouvement depuis le mois de décembre 2018.


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    Un peuple désarmé sera toujours vaincu 

    17 Novembre 2019

     

     

    Un peuple désarmé

    sera toujours vaincu

     

    Par Bruno Guigue


     

    La République espagnole croyait à la démocratie parlementaire, et Franco a instauré sa dictature. Salvador Allende croyait à la démocratie parlementaire, et on a eu Pinochet. Evo Morales croyait à la démocratie parlementaire, et un coup d’État l’a chassé du pouvoir. Illustrations parmi tant d’autres d’une loi de l’histoire : face à des loups, ne jamais faire l’agneau.

     

     

     

    Comme les expériences précédentes, celle de Morales n’était pas sans défauts, mais elle était prometteuse. Aucun gouvernement latino-américain, dans la période récente, n’avait obtenu de tels résultats : forte croissance, redistribution des richesses, recul spectaculaire de la pauvreté.

     

    La Bolivie est le pays d’Amérique latine qui a la plus faible proportion d’illettrés après Cuba et le Vénézuéla. Or ces avancées sociales, fondées sur la nationalisation des compagnies gazières, sont précisément ce qui a scellé le sort d’Evo Morales. Un président indigène qui travaille pour les humbles, voilà le scandale auquel il fallait mettre un terme. Assoiffée de vengeance, la bourgeoisie bolivienne a réussi à interrompre une expérience progressiste soutenue par les couches populaires.

     


    Afp - Jorge Bernal

     

    Ce triomphe provisoire de la réaction suscite évidemment des questions redoutables. Comment le gouvernement légal de ce pays a-t-il pu subir, en toute impunité, l’incendie des maisons de ses propres ministres ? Comment le président élu de cet Etat souverain a-t-il dû quitter le pays, visiblement sous la menace ? Malheureusement, la réponse saute aux yeux : cette humiliation du pouvoir légitime par les bandes factieuses n’a été possible que parce qu’il était désarmé. Les chefs de la police et de l’armée boliviennes, dûment formés à « l’Ecole des Amériques », ont trahi le président socialiste. Ils ont cautionné le coup d’État perpétré par la sénatrice d’un petit parti d’extrême droite qui s’est auto-proclamée présidente, brandissant une Bible de dix kilos, devant une assemblée sans quorum ! Le président légitime Evo Morales a préféré l’exil à l’effusion de sang, et ce choix est respectable. Mais il ne dispense pas d’une réflexion sur les conditions de l’exercice du pouvoir lorsqu’on entend changer la société.

     

    Le contraste avec le Vénézuéla est frappant. Tenté à Caracas, le même scénario a échoué lamentablement. Malgré la crise économique qui frappe le pays, l’armée vénézuélienne a résisté aux menaces et aux tentatives de corruption inouïes en provenance de Washington. Cette fidélité de l’appareil militaire à la République bolivarienne est le mur qu’elle dresse contre les menées impérialistes. Mais elle n’est pas le fruit du hasard : militaire chevronné, Chavez a tout fait pour rallier l’armée, et Maduro a retenu la leçon. Le patriotisme anti-impérialiste est le ciment idéologique de la révolution bolivarienne. Appuyée par une milice populaire d’un million de membres, cette force armée éduquée aux valeurs progressistes protège la République. C’est pourquoi la bourgeoisie inféodée à Washington a tenté d’assassiner Maduro, après avoir voulu le renverser lors d’une tentative de putsch grand-guignolesque.

     

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    Jean Claude Le Fort.Un député français un grand solidaire de La Palestine et de Gaza la Vie.Nov.2019

    17 nov. 2019

     

    Jean Claude Le Fort. Député honoraire. Un grand militant de la cause palestinienne. Amoureux de la bande de Gaza et de ses habitants. Il apprécie beaucoup le travail de l'équipe bénévole de Gaza la vie.

    Respect monsieur.

    Novembre 2019


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    USA: embarrassantes révélations d'Assad

    17 nov. 2019

     

     

    Les infos de la rédaction

     

    1- Défense antimissile anti-russe: la France pilote

     

    La France participera aux projets de défense anti-aérienne européens. Ainsi en est-il, par exemple, de ceux visant à développer une nouvelle classe de Corvette, un robot militaire terrestre [MUGS] ou encore un système de drone anti-sous-marin. Mais l’un des projets capacitaires le plus ambitieux est probablement celui appelé « TWISTER », pour « Timely Warning and Interception with Space-based TheatER surveillance ». Conduit par la France, il vise à développer un système anti-missile qui, reposant notamment sur un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes.

     

    2- Les daechistes occidentaux regagnent leur pays

     

    La Turquie a commencé les opérations d’expulsion de détenus étrangers de Daech vers leur pays d’origine. La première opération a concerné un terroriste de nationalité américaine, suivi de sept terroristes de nationalité allemande. La prochaine opération concernera onze terroristes de nationalité française. D’un point de vue technique, ces rapatriements sont légaux, mais le pays destinataire peut refuser le débarquement de ses ressortissants envoyés guerroyer au Levant dans le cadre de la stratégie de changement de régime et de l’expansion du chaos, plus particulièrement en Syrie. Verra-t-on une partie de ping-pong par avion entre la Turquie et « ses partenaires » de l’OTAN sur le sort de ces « mercenaires » recrutés ou manipulés par les services spéciaux d’un nouveau Gladio qui a piètrement échoué en Syrie? Cette éventualité risque de fortement déplaire à une jeune égérie suédoise du climat business.

     

    3- USA: les révélations d'Assad

     

    Pour Assad, le milliardaire américain Jeffrey Epstein ne s’est pas suicidé en prison, mais a bel et bien été éliminé pour éviter qu’il ne divulgue des secrets sur les régimes US et britanniques. Première réaction et révélation plus que surprenante du président syrien Bashar Al-Assad sur la mort fort suspecte du maître-espion britannique James Le Mesurier à Istanbul: le fondateur des Casques blanc syriens, James Le Mesurier pourrait avoir été liquidé par des agents secrets sur instruction de la CIA ou avec la participation directe de cette dernière.


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